Alors que les Etats-Unis sont secoués par une vague de grèves inédite dans l’industrie automobile, les géants de la motorisation y ont révélé, ce mardi 3 octobre, leurs bilans commerciaux du trimestre. Et les résultats sont plutôt contrastés : alors que General Motors affiche une belle résilience, Stellantis, lui, peine à garder la cadence. Plus d’infos dans la suite !
General Motors prospère, Stellantis à la traîne
Au cœur d’un tumulte syndical sans précédent depuis mi-septembre, les géants de l’automobile américains, General Motors et Stellantis, ont levé le voile le 3 octobre sur leurs résultats commerciaux du troisième trimestre. Et les nouvelles sont divergentes : une envolée de 21 % pour GM, contre un léger recul de 1 % pour Stellantis. Entre juillet et septembre, 674 334 véhicules estampillés GM ont trouvé preneur, boostées en grande partie par la demande croissante pour les pickups Chevrolet (notamment la gamme Silverado) et GMC.
Cette croissance survient alors que GM, aux côtés de Ford et Stellantis, bataillait pour négocier de nouvelles ententes avec le syndicat United Auto Workers (UAW). Devant l’impasse des discussions, une grève a été déclenchée chez les trois géants mi-septembre. Bien que démarrée avec 13 000 employés, cette mobilisation s’est rapidement étendue, touchant aujourd’hui près de 25 000 des 146 000 membres du syndicat œuvrant pour les « Big Three ».
Chez Stellantis, le tableau est moins réjouissant, avec une baisse de 1 %, seulement 380 563 véhicules ont été livrés aux Etats-Unis durant ce trimestre, par rapport à 2022. Malgré tout, Jeff Kommor, en charge des ventes chez Stellantis, demeure optimiste : « Nous avons gagné de l’élan pendant l’été et nous commençons à entrevoir une dynamique à la fin de ce troisième trimestre ». Mention spéciale pour la marque Chrysler qui a vu ses ventes grimper de 96 %, portée par le triomphe du modèle Pacifica et surtout de sa déclinaison hybride, en hausse de 329 % sur un an !
Dégringolade pour Fiat, Dodge et Alfa Romeo
Bien que Jeep et Ram aient connu un léger repli de 4 %, enregistrant respectivement des ventes de 154 619 et 134 378 véhicules, les marques Fiat, Dodge et Alfa Romeo ont été durement touchées. Ces dernières ont vu leurs chiffres s’effondrer, avec une baisse de 23 % pour Fiat et Dodge et une réduction de 16 % pour Alfa Romeo.
Malgré cela, un porte-parole de GM affirme que la demande reste robuste : « La demande des consommateurs pour nos véhicules continue d’être forte et c’est l’élément le plus important que l’on constate dans nos résultats et qui nous tirera de l’avant pour l’avenir ». Mais de l’avis de Prestige Cars, la réserve de GM risque de s’épuiser en raison de la grève en cours. Plusieurs observateurs s’accordent à dire que GM est le plus vulnérable des trois géants face à ce mouvement social, étant donné que ses stocks sont à leur plus bas. Bien que s’élevant à 442 586 véhicules fin septembre – le chiffre le plus élevé depuis fin 2020 – ce total est nettement inférieur à celui d’avant la pandémie, qui était de 755 000 à la fin de 2018.
Charlie Chesbrough, économiste chez Cox Automotive, a d’ailleurs mis en exergue les enjeux actuels : « La grève n’aurait pas pu arriver à un pire moment étant donnée leur récente dynamique », a-t-il déclaré lors d’une récente webconférence. Jonathan Smoke, confrère économiste spécialisé dans l’automobile, estime quant à lui que l’impact de la grève sur les ventes est encore négligeable pour l’instant. Il met toutefois en garde : « si elle s’étend au-delà de Thanksgiving (fin novembre), le secteur devrait être affecté et subir la même tendance qu’en 2021 », faisant allusion aux défis d’approvisionnement ayant réduit les stocks cette année-là.
Commentaires récents