Rouler en 2025, un luxe de plus en plus cher pour les automobilistes

19 février 2025

Nouvelle année, nouvelles hausses. Si certains espéraient un peu de répit, la réalité est tout autre : en ce début 2025, l’addition s’alourdit encore pour les automobilistes français. Carburant, péages, carte grise… tout y passe, et ce qui devait être une routine devient un véritable casse-tête budgétaire. Et malheureusement, aucune accalmie n’est à prévoir. Décryptage !

Carburants : une flambée qui n’en finit plus

Commençons par la mauvaise nouvelle qui saute aux yeux – ou plutôt au portefeuille – à chaque passage à la pompe. En seulement un mois, le litre de gazole est passé de 1,65 euro en décembre 2024 à 1,72 euro en janvier 2025. Quant au Sans-Plomb 95, il affiche une hausse similaire, grimpant de 1,71 à 1,77 euro le litre. Pourquoi une telle augmentation ? La faute, en grande partie, aux tensions sur le marché pétrolier international, qui font exploser les cours du brut. Mais aussi à une fiscalité toujours plus lourde sur les carburants, une tendance de fond qui ne semble pas prête à s’inverser.

Face à ces prix prohibitifs, chacun développe ses propres stratégies. Certains automobilistes, comme cette mère de famille interrogée dans une station-service, préfèrent fractionner leurs pleins pour limiter l’impact immédiat. D’autres réduisent tout simplement leurs trajets en voiture, adoptant des solutions alternatives quand c’est possible. Mais pour beaucoup, surtout ceux qui vivent en zone rurale ou travaillent loin de chez eux, l’addition est inévitable.

Péages autoroutiers : une augmentation annuelle devenue incontournable

Autre dépense qui continue de grimper : les péages autoroutiers. Comme chaque 1ᵉʳ février, les tarifs sont réajustés, et cette année, l’augmentation moyenne sera de 0,92 %. D’aucuns diront que ce n’est pas énorme. Certes. Mais quand on cumule cette hausse avec celles des années précédentes, et qu’on la rajoute au prix du carburant, l’effet est bien réel. Pour les vacanciers, les travailleurs itinérants ou même les trajets du quotidien, l’addition devient salée.

Les sociétés d’autoroutes justifient ces hausses par l’inflation et les investissements dans les infrastructures. Mais pour les usagers, cela ressemble surtout à une spirale infernale où les prix augmentent sans qu’on ressente un réel bénéfice en retour.

Carte grise : un coup de massue dans certaines régions

Comme nous l’explique le site spécialisé Service-cartegrise.fr, depuis le début de l’année 2025, immatriculer un véhicule coûte bien plus cher dans plusieurs régions françaises. La Normandie, le Centre-Val de Loire, la Nouvelle-Aquitaine, la Provence-Alpes-Côte d’Azur ou encore la Corse ont été les premières à sauter le pas, tandis que la Bretagne, le Grand Est et La Réunion suivront le mouvement dès le 1er février. Résultat : un coût en forte hausse pour les automobilistes concernés, avec des écarts qui se creusent selon les territoires.

Prenons l’exemple de la Normandie, qui décroche la palme de la flambée la plus brutale. En deux ans, le tarif du cheval fiscal y a bondi de 71 %, passant de 35 euros en 2023 à 46 euros en 2024, avant d’atteindre les 60 euros en 2025, soit le plafond légal. Pour une voiture de 7 chevaux fiscaux, l’immatriculation y coûte désormais 420 euros, contre 253 euros dans les Hauts-de-France, région la plus « abordable » avec un tarif maintenu à 36 euros par cheval fiscal.

Il faut savoir que la hausse des cartes grises n’est pas anodine. Les conseils régionaux, qui fixent ces tarifs, cherchent avant tout à renflouer leurs caisses. La taxe régionale sur les immatriculations est en effet l’une des principales sources de revenus des collectivités, juste derrière la TVA et la TICPE (taxe sur les produits énergétiques). Mais son rendement baisse chaque année. En cause ? L’essor des voitures électriques, exonérées de cette taxe, et la chute des immatriculations de voitures thermiques.

Par conséquent, les régions cherchent à compenser ces pertes en augmentant les prix pour les automobilistes toujours dépendants des moteurs à combustion. En Normandie, cette stratégie devrait rapporter 36 millions d’euros supplémentaires en 2025, un pactole qui ne manquera pas d’alimenter le débat sur la pression fiscale qui pèse de plus en plus sur les conducteurs.